UP & Down: une magnifique galère dans la péninsule supérieure du Michigan

Donc nous sommes allés tout en haut du Michigan, dans la Péninsule Supérieure, le long du lac Supérieur. En anglais cette région s’appelle le “UP” (Youpi).

where is the UP michiganOn a traversé certains des coins les plus pommés du pays, où l’on s’est demandé maintes fois si l’on était les premiers touristes français dans cette région. Même si c’est pas vrai, je pense qu’on mérite une médaille car nous l’avons fait pendant le mois le plus pluvieux depuis 1950 selon une Ranger rencontrée sur notre route. On a vraiment galéré à camper tout là haut, et ça fait sans doute partie de l’expérience d’une visite dans un coin comme celui-ci.

En gros, nous avons eu deux jours et demi de vrai soleil en onze jours, du pont Mackinac, à Duluth, Minnesota. Il a plu tous les soirs, une grosse pluie bien moche, quand il ne pleuvait pas toute la journée. Cela irait encore s’il n’y avait pas autant de moustiques. Tant de moustiques, que nous devions rester enfermés dans notre van pour nous protéger. À chaque fois qu’on ouvrait les portes du van, une douzaine de moustiques rentraient à l’intérieur et on devait jouer au massacre pendant une heure avant de pouvoir dormir. Très vite on a eu envie de soleil, de pouvoir sécher nos vêtements et soigner nos piqûres.

Mais, finalement, on a patienté, attendu le soleil pour pouvoir faire les choses que l’on voulait faire et au bout du compte, le jeu en valait la chandelle.  Le “Youpi” aura toujours une petite place spéciale dans nos souvenirs et pas seulement parce que j’ai eu l’occasion de réutiliser mon K-Way des années Fido Dido.

Les paysages là haut valent toute la pluie et les moustiques du monde. Les villages sont hyper mignons et portent des noms français, car la région a été explorée par le Père Marquette, un missionaire jésuite français au 16e siècle. L’accueil a largement compensé le climat. Et être ici, c’était comme être sur une autre planète. C’était vraiment sauvage et mystérieux. Un jour, on a suivi une route via Google Maps. On s’est retrouvés sur une route de terre de 50 km, et on a du faire demi-tour bout de 25 km à cause d’une flaque géante. C’est comme ça. C’est hyper sauvage, et ça, ça n’arrive plus beaucoup, en tout cas pas en Europe.

Malgré l’isolement la population locale était plutôt sociable et ouverte. On a rencontré une jeune fille du coin qui parlait parfaitement français, et qui avait vécu à la Réunion. Le UP est plutôt relax sur certains aspect d’ordinaire sensibles aux États-Unis, par exemple on aurait presque pu boire une bière sur le trottoir. Un fait rare dans ce pays.

On a fait certaines de nos plus belles randos depuis le début de notre aventure en mars.

Tahquamenon Falls – Chutes de Tahquamenon

On a commencé par le parc Tahquamenon Falls State Park. Une randonné de 15 km aller-retour le long d’une rivière entre deux groupes de chutes d’eau. Jamais vu autant de vert de ma vie.

On a vu une tortue serpentine (ah oui, maintenant moi j’apprends les vrais noms des animaux).

Au bout du chemin, il a commencé à pleuvoir des cordes mais on a vu la lumière : il y avait une brasserie locale à coté du parking des chutes d’eau. Bah oui, aux États-Unis tu peux tout faire en voiture, mais nous on était content de se taper 15 km aller-retour à pieds. On a bu notre récompense et marché le retour avec encore plus de moustiques qu’à l’aller.

Parc National de Pictured Rocks

Ensuite, on a conduit vers le lac Supérieur en faisant escale dans le village de Grand Marais. On a bien marché le long du lac, en entrant dans le Parc National de Pictured Rocks (Pictured Rocks National Lakeshore). Je n’avais jamais vu une rivière se jeter dans un lac, c’est chose faite. Il y a des centaines de petites rivières comme cela, qui se jettent dans le lac Supérieur et lui donnent une couleur rougeâtre.


Le ciel se reflette entièrement dans l’eau du lac. C’est un paysage difficile à décrire, très aérien. Pour moi c’était un peu comme regarder un Magritte ou un Dali. Onirique.


Le clou du spectacle aux Pictured Rocks, et dans toute la péninsule d’ailleurs, est un groupe de falaises qui dominent le lac Supérieur. L’érosion a fait son job et a créé l’un des plus beaux paysages côtiers des États-Unis.



On peut prendre un bateau un peu cher ($45) pour voir les falaises depuis le lac… Comme des bons Français on a préféré la méthode plus difficile mais gratuite, une boucle de 19 km de rando  dont au moins 8 km le long des falaises. À chaque fois qu’on passait une falaise, il y en avait une autre avec une forme différente juste après.



À un moment, on a atteint un ravin. On se parlait d’un côté à l’autre du ravin. C’est le genre de trucs qu’on trouve marrant à faire. Trouver Henri dans la photo ci-dessous.

J’écris ceci depuis l’Ouest du Nebraska, donc, malgré nos magnifiques expériences, nous avons fui le Midwest plus rapidement que prévu, via une nuit au Wisconsin et quelques nuits au Minnesota, pimentées d’encore tant de pluie et moustiques que nous avons conduit dix heures sans nous arrêter. Je reviendrai au Midwest, juste, pas en juin 2017.

Cet article existe également en anglais.

4 Replies to “UP & Down: une magnifique galère dans la péninsule supérieure du Michigan”

      1. Already in CO, don’t forget the highest bridge in the world (suspended), Pikes peak, the Garden of the Gods, close to Colorado Springs. I enjoy looking at your pictures. It’s hot now in KY.

        1. We are going back north now, we are going to do the Oregon trail from Mt Rushmore to Oregon via Wyoming and Idaho. A bit unorganized but we’re working at a farm in Oregon in August! (work against housing).

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